Rupert Roschnik


Valse avec des crampons

Le 25 juin

Début:  Refuge de la Vogealle; fin: refuge/bivouac Vallon de Tenneverge
Distance: 17,0 km (10 km le long de la frontière)
Temps mis:  11 heures (plus 2 heures 30 minutes pour les arrêts)
Dénivellation: 1590 m à la montée, 1660 m à la descente

Sommet principal:  Mont Ruan, 3044 m

C’était le jour où nous avons mis et enlevé les crampons au moins une douzaine de fois!

Bon petit déjeuner dans la cabane à 3 heures du matin, départ à 4 heures.  Une belle matinée, mais avec des nuages ​​et du vent froid sur les crêtes plus tard dans la journée.  Il y avait plus de 1100 m de dénivellation jusqu’au sommet du Mont Ruan, la navigation dans la partie supérieure était délicate et nous avons dû revenir sur nos pas une ou deux fois, mais une belle vue à 360° nous a récompensés.  Plus tard, des champs de neige et la mauvaise visibilité nous ont amenés à éviter quelques sommets mineurs du côté français, également le Pic de Tenneverge, dont le sommet se situe entièrement en France.  L’alternance de champs de neige raides et des éboulis signifiait que nous étions sans cesse en train de mettre et enlever nos crampons.  Nous avions l’intention de dormir sous la belle étoile près du Col de Tenneverge mais le vent froid aurait rendu la réalisation de cette idée très inconfortable.  Victor, qui a escaladé le Mont Everest 6 fois, a proposé de descendre quelque 600 m à une petite cabane de bivouac sur le côté français, où il pourrait y avoir des couvertures.  En effet, ce fut le cas – nous avons trouvé quelques minces matelas, un sac de couchage et 3 couvertures!

Photos:
1.. Rupert au sommet du Mont Ruan, Mont Blanc et Emosson (lacs et barrage) derrière
2.  Refuge/bivouac Vallon de Tenneverge
3.  L’intérieur

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Les Dents Blanches

Le 24 juin

Début: Chalets Le Lapisa; fin: Refuge de la Vogealle (CAF)
Distance: 19 km (5 km le long de la frontière)
Temps de marche: 10 heures 30 minutes (plus 2 heures pour les arrêts)
Dénivellation: 2200 m à la montée, 2090 m à la descente

Sommets principaux:
Pointe de la Golette, 2634 m
Dent de Balme, 2759 m

Victor et moi sommes partis du chalet à 5h00, les sacs lourds sur les épaules.  Nous avons prévu au moins un bivouac (sans sac de couchage!) et nous portions probablement trop de provisions.  Une semaine auparavant Victor avait fait une reconnaissance autour de la Dent de Barme, avec un collègue.  Ils ont trouvé beaucoup de neige et un rocher totalement pourri et friable;  leur conclusion:  la traversée complète des Dents Blanches prendrait beaucoup trop de temps et serait probablement dangereuse, sinon impossible dans ces conditions.  Nous décidons donc de nous borner à l’ascension des deux sommets les plus importants, un à chaque extrémité de la chaîne.  Ce que nous avons fait, au coût d’une descente de quelque 500 m entre les deux.  Par contre, le deuxième sommet se faisait sans sac.   Belle journée, vues magnifiques.  A la fin Victor m’a persuadé de descendre au refuge de la Vogealle encore 250 m plus bas.  Cela en valait la peine: dortoir confortable et bon repas copieux!


Complètement trempé

Le 23 juin

Distance: 29,2 km
Temps de marche: 7 heures 45 minutes (et 1 heure pour les arrêts)
Dénivellation: 1450 m à la montée; 1390 m à la descente

Une journée maussade et pluvieuse.  Il avait plu pendant la nuit, de sorte que l’herbe et les buissons étaient tous très humides.  Les chemins étaient très boueux et glissants, nécessitant le plus grand soin.  Juste après les remontées mécaniques françaises de Super Châtel (où des gros engins étaient en œuvre pour «améliorer» les pistes et remontées), il a commencé à pleuvoir à nouveau très fort au moment où  je devais grimper une pente raide de sous-bois et de pierres couvertes de mousse, devant souvent me hisser à l’aide de racines et de branches.  Bientôt, je suis complètement trempé et mes chaussures pleines d’eau.  Heureusement la pluie s’est vite arrêtée et je peux vider l’eau de mes bottes et tordre mes chaussettes pour en expulser l’eau.  Le reste de la journée se passa sans incident et j’atteins la destination du jour: Le Lapisa, une laiterie de montagne en dessous du Col du Cou qui offre hébergement et repas. Sally et Neil sont arrivés en voiture apportant avec eux Victor, qui sera mon guide pour les 3 prochains jours, avant de redescendre en plaine.


Le premier jour en montagne

Le 22 juin

Début: St-Gingolph; arrivée: Col de Recon
Distance: 23,8 km
Temps de marche: 8 heures 50 minutes (et 40 minutes pour les arrêts)
Dénivellation : 2610 m à la montée; 1250 m à la descente

C’était une grosse montée du Lac Léman au sommet des Cornettes de Bise (2432 m), une dénivellation de 2050 m sur environ 15 km.  Je l’ai prise lentement et j’ai terminé en 6 1/2 heures (y compris les arrêts).  Le temps était acceptable, mais très venteux.  Le sac à dos était plus lourd que d’habitude – Sally avait fourni un énorme pique-nique et je portais plus d’eau que je le devais. Bon pour la forme!

Moins de texte, plus de photos aujourd’hui!

1. « Amélioration » d’un joli sentier pédestre en France, juste au-dessus de St-Gingolph
2. Dent de Vélan. La frontière passe au milieu de ce rocher
3. Les Cornettes de Bise. Croix sommitale et borne
4. Jeunes bouquetins

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Pari réussi!

Le 20 juin

Distance 49,0 km en kayak
Temps nécessaire: 10 heures 10 minutes, dont 7 heures 55 en kayak et 2 heures 15 minutes de repos
Dénivellation:  0!

J’ai pu quitter la plage d’Hermance avec Natan un peu avant 8 heures.  J’avais tout de suite un problème à l’épaule droite, ne pouvant pas tirer trop fort, probablement la suite d’une contusion après une chute dans la forêt il y a 15 jours environ (j’ai trébuché).  Nous avons donc renoncé à suivre la frontière marquée sur les cartes, mais avons suivi une ligne plus directe, du côté français, d’où un gain de quelque 7-8 km.  Toute la journée était douloureuse pour moi;  heureusement Natan (et Neil après) sont des garçons avec de gros biceps.  En fait ils ont fait bien les 75% du travail et sans eux je n’aurais jamais réussi.

Le temps nous a favorisés – conditions idéales le matin, plus de bise et ciel couvert, assez ensoleillé l’après-midi.  Après 4 heures de pagaie nous avons rencontré par hasard Sally, Sonia et Neil dans une buvette après Thonon, sur l’ancien delta de la Dranse de Thonon.  Pause et repos bienvenus.  Ensuite, Neil a pris la place de Natan pour le reste du parcours, toujours plus douloureux pour l’épaule.  Encore un arrêt café à Meillerie et nous avons avalé le derniers 5 km dans un temps record.

Pour le dîner, filets de perche pris dans une crêperie (!) à St-Gingolph, côté français.  Ils venaient de la Pologne!

Photo et vidéo:
Rupert et Neil à l’arrivée à St-Gingolph

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Arrivée au Lac Léman

Le 19 juin

Itinéraire:  Douane Perly à Hermance
Distance totale: 48,9 km au vélo, dont 1 km environ en le poussant sur un chemin forestier malaisé
Temps nécessaire: 4 heures 20 minutes (plus 20 minutes pour une bière)
Dénivellation: 280 m à la montée, 360 m à la descente

Nous nous sommes réveillés trop tard! Quand j’ai regardé ma montre, il était déjà 9h10. Nous avions évidemment besoin de ce sommeil. C’était un jour important du point de vue logistique. Notre petit-fils Natan, le frère aîné de Neil, est arrivé la nuit dernière et a été recueilli à l’aéroport de Genève. Ce matin, j’ai été déposé à la douane entre Perly et St-Julien avec le vélo et un sandwich. Puis Sally et Natan sont rentrés à la maison pour y déposer le kayak monoplace et prendre le biplace. Ils ont ensuite cherché Sonia, notre fille et la mère de Natan à la gare de Genève et sont allés à un hôtel-appartements près de Hermance. Donc, tout est prêt pour l’effort de demain sur le Lac Léman. (Neil avait la journée libre dans le centre-ville de Genève.)

J’ai fait la plupart de la frontière sud compliquée de Genève sur une série de routes principales et secondaires, de chemins et de sentiers, presque toujours le long de la frontière ou très proche de celle-ci. La traversée de L’Arve en kayak n’a pas été possible pour des raisons logistiques. J’ai aussi renoncé à patauger dans Le Foron, ruisseau qui sépare Genève et Annemasse – cela ne semblait guère possible et aurait pris trop de temps. Une journée très agréable, mais j’ai dû faire face à une forte bise une fois hors des zones urbaines.

Nuitée: Excellior Suites Grand Genève, Veigy-Foncenex (F)


L’utilité d’un VTT

Le 18 juin

Distance 48,6 km, dont 8,4 à pied, 3,1 en kayak et 37,1 en VTT
Temps de marche total: 7,5 heures
Dénivellation: 180 m à la montée, 170 m à la descente

Nous sommes partis tard pour éviter la pointe de la circulation des pendulaires à Genève.  J’ai pédalé autour de quelques bâtiments du CERN et plus loin. Puis avec Neil je marchais dans les forêts de la vallée de l’Allondon et jusqu’au-dessus de Malval où des groupes d’immigrants travaillaient dans les vignes. Nous avons retrouvé Sally pour un en-cas.  Neil m’a convaincu que je gagnerais du temps en allant à vélo puisque de nombreux sentiers sont réalisables de cette façon, (et nous avions déjà vu dans le Jura et le long du Doubs que de nombreux chemins sont effectués en VTT), j’ai donc repris le vélo et suis arrivé au Rhône, avec quelques sections où il fallait le pousser ou porter, en évitant aussi les ruisseaux et les lits de rivière. Je suis monté dans le kayak près de La Plaine, mais plus en aval je ne pouvais débarquer nulle part à proximité de l’usine électrique et du barrage (chantier, clôturé), alors j’ai dû pagayer à contre-courant quelque 500 m jusqu’à un sentier à côté de la rivière au-dessous d’Epeisses. Neil a porté le bateau à la voiture et j’ai décidé de ne même pas essayer de faire du kayak les derniers km en aval de l’usine électrique, mais j’ai continué en VTT pour parcourir la frontière la plus à l’ouest de la Suisse.  J’ai finalement atteint la douane de Perly.  Je dois admettre que j’ai apprécié faire du vélo et cette activité a soulagé mes pieds douloureux!


Une baignade dans la Versoix

Le 17 juin

Début: La Rippe; fin: douane Meyrin
Distance totale: 33,4 km, dont 7 km en kayak
Temps de marche: 5 heures et demi, plus une heure et demi en kayak
Dénivellation: 90 m à la montée, 200 m à la descente

Partis tard de notre maison à Grandvaux (pour éviter la circulation matinale), Neil et moi débutons à La Rippe.  Après Crassier nous tentons la traversée des marais des Bidonnes: nous en sortons avec les jambes noircies de boue et les chaussures mouillées, mais l’alternative était 2 km de marche sur une route principale.

Sally, toujours fidèle, nous attend à la douane de Chavannes-de-Bogis, où je me mets dans le kayak.  Tranquille jusqu’à Sauverny, la Versoix commence maintenant à prendre de l’allure.  La descente est rendue plus difficile par les nombreux troncs d’arbre à travers la rivière.  Finalement, après 7 km, je suis surpris par une petite cascade et c’est la baignade.  L’eau est froide!  Je gagne la rive, récupère tout, vide l’eau du bateau et cherche à entrer en contact avec Sally et Neil – j’avais mon GPS et mon portable dans un sac étanche.  Assez tôt, Neil arrive en courant et navigue les derniers 2 km, que je fais à pied.  Tout va bien qui finit bien.

Il reste encore quelque 14 km à pied avec Neil, à travers des champs et les zones commerciales de Ferney-Voltaire, le long de la clôture de l’aéroport (voir photo), pour arriver à Meyrin, où Sally nous attend.  Une journée riche en aventures.

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Une descente pénible

Le 16 juin

Départ:  au Risoux, vers 1220 m; fin:  La Rippe (VD)

Distance totale: 37,5 km
Temps de marche:  9 heures 10 minutes
Dénivellation: 950 m à la montée, 1600 à la descente

Allant tout de suite du côté français de la frontière, j’ai passé une équipe de 4 forestiers en train de préparer des fûts pour être tirés hors la forêt. Bruit infernal de scies. Un tapis de déchets est resté sur place et le chemin d’accès était abimé par un grand engin comme un tracteur.

Je suis monté en haut de « l’enclave » française au-dessus de Bois d’Amont. Une vieille dame, qui conduisait un 4×4 comme un bolide, m’a expliqué qu’il y a encore 2 laiteries et quelque 200 vaches là-haut. Marche fastidieuse dans l’herbe mouillée (que j’ai finalement délaissée pour des chemins et des routes) jusqu’à La Cure. De là, passage dans la vallée des Dappes, montée au flanc de La Dôle, première vue émotionnelle du Lac Léman et descente très pénible de 850 m environ jusqu’à La Rippe.